Cette fiche présente les grands évènements ayant influencé l’agriculture wallonne durant l’année étudiée. Les impacts peuvent être de différente nature et d’intensité variable.

Dès le début de l’année, la guerre en Ukraine est venue rebattre les cartes des marchés et des prix.

En 2022, la guerre en Ukraine a eu d'importantes répercussions sur les marchés de l'énergie et des denrées alimentaires

Le 24 février 2022, la guerre entre la Russie et l’Ukraine a éclaté. Ce conflit a perturbé l’ensemble de l’Europe et notamment le monde agricole. En effet, la Russie est le principal fournisseur de gaz de l'Union européenne et le deuxième exportateur mondial de pétrole. Mais c'est aussi, comme l'Ukraine, une grande puissance agricole : les deux pays représentent ensemble 30 % des exportations de blé au niveau mondial. Ainsi, au niveau de l’énergie, le gaz naturel et le mazout ont vu leur prix s’envoler. De plus, les engrais azotés ont suivi la même tendance que le gaz, étant une des principales matières premières. Sur les marchés, le blé a affiché un prix record. Une contraction de l’offre fin 2021 avait déjà conduit à une première remontée de prix.

Les granivores ont particulièrement été impactés. En 2022, le marché de la viande porcine en Belgique a subi une hausse des coûts de production, principalement en raison de la hausse des prix des aliments pour animaux et de l'énergie. Ce secteur, déjà en crise aux suites des épidémies de peste porcine africaine (PPA) et la pandémie de COVID-19, a été à nouveau particulièrement impacté par le déclenchement de la guerre en Ukraine. Dans ce cadre, une aide ponctuelle d’un total de 4 millions d’€ leur a été consacrée en Wallonie.  Par ailleurs, le marché de la volaille, et notamment au niveau des filières alternatives telles que la production biologique et les productions sous cahiers des charges de qualité, a connu une situation assez tendue, avec une baisse de 20 à 30 % de la demande et une flambée des coûts de production qui ont affecté les entreprises amont et aval des éleveurs de volailles.

L’été 2022 restera dans les mémoires pour son déficit en précipitations et ses températures élevées. Ces conditions anormales et remarquables ont essentiellement été observées en juillet et en août, le mois de juin pouvant être considéré comme normal. C’est par ailleurs ce mois de juin qui a empêché l’été 2022 de devenir l’été le plus sec depuis le début des relevés à la station de référence d’Uccle et de détrôner l’année 1921. Ces conditions ont eu un impact défavorable non négligeable sur la plupart des cultures dont les prairies, roussies par le soleil, les pommes de terre et le maïs (arrivé à maturité avec près de 3-4 semaines d’avance !). Seule la culture de la betterave sucrière semble avoir tenu le choc, probablement aidée par les conditions également sèches observées juste après le semis qui ont forcé les jeunes plants à s’installer en développant leur système racinaire en profondeur (les réserves en eau étant également à ce moment élevées).

Le prix des denrées alimentaires ont également été influencés par cette situation

En 2022, la production laitière mondiale a été moins dynamique qu'en 2021 malgré des prix élevés pour les produits laitiers. La croissance significative s'est principalement observée en Asie, notamment en Inde et en Chine où des investissements massifs ont été réalisés dans de grands élevages laitiers. Cependant, la production a stagné dans d'autres régions, en particulier dans les principaux bassins laitiers excédentaires.

En 2022, la Chine, principal moteur des échanges internationaux, a considérablement réduit ses achats. Elle a, en effet, été affectée par des confinements partiels et donc une plus faible activité dans la restauration. Cependant, aux Etats-Unis et en Europe, la demande a bien résisté à l’inflation alimentaire.

Au premier semestre, la disponibilité réduite de lait combinée à une demande relativement stable a donc entraîné une hausse des prix historiques.

Les céréales et tout particulièrement le froment ont vu leur prix flamber suite à la guerre en Ukraine, cette dernière était le septième producteur et le sixième exportateur mondial avec 21,01 millions de tonnes avant la guerre.

Les impacts sur notre agriculture...

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