Cette fiche aborde la situation météorologique de notre pays en termes de températures, de précipitations et d’ensoleillement à partir des paramètres observés à Uccle, station météorologique de référence de l’Institut Royal Météorologique (IRM).
Bien que l'année 2021 est considérée mondialement comme une année particulièrement chaude, les observations, dans notre pays permettent de la classifier comme une année légèrement plus froide que la normale. Si elle a été relativement fraiche, l’année 2021 a surtout été très humide. Il s’agit en effet de la troisième année la plus humide de la période de référence actuelle (1991-2020), après 2001 et 2002. En additionnant les cumuls de précipitations des trois mois d’été, on observe un nouveau record absolu (mesure depuis 1833) avec 410,7 mm (normale : 234,2 mm) qui dépasse très nettement le précédent record de l’été 1992, où on avait enregistré 364,8 mm.
En 2021, les températures moyennes mensuelles sont légèrement inférieures à la normale
La température moyenne annuelle, pour l’année 2021, est de 10,7°C (normale : 11,0°C). Pour la plupart des mois, la température moyenne est proche des normales saisonnières. Seul le mois d’avril, avec une température moyenne de 7,3°C, est le plus froid de la période de référence actuelle. Il s’agit du seul record mensuel de l’année.
Cependant, 2021 est marqué par :
- Une température maximale annuelle de 29,5°C. Il s’agit de la température maximale la plus basse pour la période de référence actuelle. Ceci signifie qu’aucun jour de chaleur (max>=30°C) n’a été mesuré en 2021.
- Une grande amplitude thermique entre 2 jours successifs. Par exemple, le 1er avril, la température maximale était de 21°C et le jour suivant, elle ne fut que de 9,9°C.
- Un printemps remarquablement frais avec une température moyenne en avril de 7,3°C (normale : 10,4°C).
- Un record absolu de la température du mois de mars : la température atteint 23,9°C les 30 et 31 mars (record précédent : 22,7°C en 1968).
- Un hiver assez doux, un printemps et un été frais et un automne légèrement plus chaud entrainent des températures moyennes saisonnières légèrement inférieures aux normales
Des périodes relativement froides et d’autres plus douces se sont succédées durant tout l’hiver, avec des températures moyennes mensuelles proches de la normale. Décembre et février furent un peu plus chauds et janvier légèrement plus froid. L’hiver dans son ensemble fut finalement plus chaud qu’en moyenne, avec 4,7°C (normale : 4,1°C).
Au printemps, mars est le seul mois avec une température moyenne supérieure à sa valeur normale, en partie grâce à deux journées particulièrement chaudes. Cependant, le mois d’avril est le plus froid depuis 1986 et les basses températures du mois de mai ont conduit à un printemps globalement beaucoup plus froid qu’en moyenne avec 8,8°C (normale : 10,5°C).
La grande fraicheur du printemps fut suivie d’un premier mois d’été chaud. En juillet et août, les températures ont été inférieures à la normale pendant la majeure partie du temps. En conséquence, la température moyenne de l’été (17,8°C pour une normale de 17,9°C) et la température maximale moyenne (21,8°C, normale : 22,5°C) ont été inférieures à leurs valeurs normales respectives.
Si l’automne a débuté dans la chaleur grâce à un mois de septembre estival, le reste de la saison a connu des températures inférieures aux normales la plupart du temps. Dans l’ensemble, l’automne a été légèrement plus chaud que la normale avec une température moyenne de 11,5°C (normale : 11,2°C).
L’année 2021 est la troisième année la plus humide de la période de référence
Sur l’année 2021, il est tombé un total de précipitations de 1038,8 mm (normale : 837,1 mm), la plaçant sur la troisième place du podium des années les plus humides durant la période de référence (1991-2020). Cette quantité répartie sur 192 jours de précipitations (normale : 190 jours), bat un nouveau record absolu au cours de l’été.
- L’année 2021 est marquée par de nombreuses catastrophes climatiques
En hiver, les mois de décembre et février sont un peu plus secs qu’en moyenne, tandis que le cumul de précipitations en janvier est largement supérieur à la valeur normale. Finalement, le total des précipitations hivernales est supérieur à la valeur normale (228,6 mm) avec 264,1 mm. Seulement 8 jours d’orage sont observés dans le pays durant l’hiver (normale : 11,5 jours).
Au printemps, les mois de mars et surtout d’avril sont plus secs qu’en moyenne, tandis que le mois de mai est beaucoup plus humide. Malgré l’absence complète de précipitations du 13 au 28 avril, le reste de la saison se démarque par des averses régulières. Au final, le cumul saisonnier de précipitations est juste égal à sa valeur normale avec 165,6 mm. Pas moins de 31 jours d’orage sont enregistrés durant cette saison sur l’ensemble du pays pour une normale de 24,8 jours.
Les cumuls de précipitations, au cours des trois mois d’été, atteignent 410,7 mm de précipitations, ce qui est nettement supérieur à la normale (234,2 mm). Le mois de juillet connait un niveau record avec 166,5 mm de précipitations. Le cumul journalier de précipitations le plus élevé date du 14 juillet pour l’entièreté du territoire national, dont le maximum est enregistré à Stavelot, avec 179 mm. Les précipitations de ce mois de juillet provoquent, en Wallonie, de très graves inondations aux dégâts d’une ampleur inédite et un bilan humain très lourd. Les provinces de Liège, Namur et Luxembourg sont particulièrement touchées et seul l’ouest de notre pays est épargné.
Autre fait remarquable en été, lors des orages du 19 juin, la commune de Beauraing est en partie touchée par une tornade inédite pour notre pays. Quelques jours plus tard, le 27 juin, un village de la commune d’Houffalize est également fortement impacté par une tornade. L’automne est plutôt sec. En septembre, il n’est tombé que 26,0 mm de précipitations à Uccle (normale : 65,3 mm). Ce mois sec, est suivi par le deuxième mois d’octobre le plus humide depuis 1991. Le mois de novembre est en revanche plus sec malgré les derniers jours humides. Au total de la saison, les précipitations sont inférieures à la normale avec 180,6 mm (normale : 209,3 mm).
Si la durée d’insolation de l’année est dans la normale, l’été 2021 fut particulièrement sombre
Le premier mois de l’année 2021 se caractérise par un manque de luminosité. Il est répertorié comme le deuxième mois de janvier le plus sombre de la période de référence actuelle. Le soleil a davantage brillé durant le mois de février. Finalement, l’ensoleillement hivernal est très proche de la moyenne.
Au printemps, les mois de mars et avril sont ensoleillés alors que le mois de mai est plutôt morose. Au final, le printemps dans son ensemble est légèrement plus ensoleillé qu’en moyenne. Fait remarquable, il y a très peu de jours avec un ciel couvert. A Uccle, on observe seulement deux jours couverts (normale : 9,6 jours), ce qui constitue un nouveau record.
L’été est très sombre. Si celui-ci a pourtant débuté sous le soleil grâce aux vingt premiers jours du mois de juin, le reste de l’été subit un gros manque d’ensoleillement. L’été dans son ensemble est beaucoup plus sombre que la normale puisque le soleil n’a brillé que durant 513h21min (normale : 594h56min).
Grâce à un mois de septembre très ensoleillé, l’automne est globalement plus ensoleillé que la normale.
En 2021, ce sont surtout les mauvaises conditions climatiques de l’été qui ont impacté les cultures et principalement les céréales
En raison des mauvaises conditions climatiques de l’été 2021, de fortes baisses de rendement (de plus de 10 %) sont enregistrées pour les cultures de froment d’hiver et d’épeautre. Cependant, en raison d’une augmentation des superficies emblavées, la baisse de production de froment d’hiver a été moindre (-6 %) et on enregistre une hausse de la production de 6 % pour l’épeautre. Aux problèmes de rendement, se sont ajoutés des problèmes de perte de qualité avec des difficultés de maturation des grains dues aux pluies trop fréquentes durant l’été.
Pour la culture de maïs, supportant mieux les conditions humides que la sécheresse, 2021 est une bonne année en termes de production. Malgré la réduction de la superficie en maïs grain (-7 %), la production augmente de 12 % grâce à de bons rendements. La superficie de maïs fourrager est légèrement supérieure par rapport à 2020 (+0,85 %) mais là aussi la production augmente de 12 %.
La production de betteraves sucrières est inférieure de 5 %, en raison d’une diminution à la fois de la superficie (-3 %) et du rendement (-2 %). A cette diminution de rendement s’ajoute surtout une diminution du taux de sucre. Ceci s’explique, en grande partie, par les conditions météorologiques humides et plutôt froides de la période s’étalant d’avril à septembre.
Malgré la diminution de la superficie emblavée en pommes de terre de 7,6 %, la baisse de la production s’est limitée à un léger recul de 1,5 % grâce aux bons rendements (+6,7 %). Ceux-ci sont meilleurs qu’espérés tant les conditions de développement ont été difficiles et propices au développement des maladies fongiques (mildiou).
La production de colza a diminué de 5 %. Cette diminution est entièrement due à une baisse des rendement, évaluée à 7 %. En effet, cette culture a connu d’importants contrastes en raison d’une météo capricieuse tout au long de son cycle : sols secs à l’implantation, printemps froids retardant la floraison et pluies abondantes en été lors des récoltes.
Pour les prairies, après plusieurs années de sécheresse, les fortes pluies de 2021 sont favorables à la production fourragère avec des rendements satisfaisants. Cependant, la qualité des fourrages produits est assez hétérogène.