Cette fiche aborde la situation météorologique de notre pays en termes de températures, de précipitations et d’ensoleillement à partir des paramètres observés à Uccle, station météorologique de référence de l’Institut Royal Météorologique (IRM).

Plusieurs records ont été battus en 2022. Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, il s’agit de la cinquième ou sixième année la plus chaude à l’échelle planétaire (observations à partir des années 1860). À Uccle, 2022 a été (avec 2020) l’année la plus chaude depuis le début des observations en 1833 avec une moyenne annuelle de 12,2°C. A l’exception des mois d’avril, septembre et décembre, les températures moyennes mensuelles ont été supérieures à leurs valeurs normales. L’année 2022 a également été très sèche avec seulement 701,4 mm de précipitations tombé à Uccle (normale : 837,1 mm). Cela en fait la quatrième année la plus sèche depuis 1833. De plus, l’été a été le plus sec pour la période de référence actuelle et la période de sécheresse en 2022 a été déclaré de mars à août, exception faite du mois de juin. On peut également noter que le record du mois le plus ensoleillé a été pulvérisé en mars 2022. Le reste de l’été a également été, dans son ensemble, le plus ensoleillé de la période de référence.

Positionnement de la température moyenne et des précipitations observées en 2022 par rapport aux années antérieures

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2022 est l’année la plus chaude et quasiment la plus sèche depuis le début des observations

En 2022, la température moyenne à Uccle était de 12,2°C (normale : 11,0°C). Cette valeur a égalé le record absolu établi en 2020 (mesures depuis 1833). C’est la 2ème fois que cette valeur dépasse 12°C. A l’exception des mois d’avril, septembre et décembre, les températures moyennes mensuelles ont été supérieures à leurs valeurs normales. Cette année a également été marqué par deux records mensuels absolus pour le mois d’août et octobre.

2022 est marqué par :

  • Une température de 38,1°C atteint en juillet. C’est le deuxième jour le plus chaud, tout mois confondus depuis 1892.
  • Au mois d’août, la température maximale de chaque jour était d’au moins 20°C (définition d’un jour de printemps). C’est la première fois depuis le début des observations en 1892 que le mois d’août compte 31 jours de printemps.
  • Le 29 octobre, on a enregistré une température de 25,5°C, cela en fait le jour d’été (c’est-à-dire >= 25°C) le plus tardif depuis 1892.

- Un hiver doux, un printemps et un automne chaud et un été très chaud

Dans son ensemble l’hiver fut plus chaud que la normale (5,5°C, normale : 4,1°C). Deux faits marquants sont à signaler : il y a eu très peu de jour de gel (16 jours, normale :  29,7 jours) et pas un seul jour d’hiver (un jour d’hiver = une température < 0°C). 

On peut caractériser le printemps 2022 par trois mots :  sec, chaud et ensoleillé. Le printemps dans son ensemble a été un peu plus chaud que la moyenne. Le mois d’avril a été plus froid tandis que mars et mai ont été plus chauds que les moyennes mensuelles.

En raison du mois d’août très chaud, l’été 2022 fut en moyenne plus chaud que la normale (19,6°C vs 17,9°C). L’été a connu 12 jours de chaleur supérieurs à 30°C, ce qui le positionne en deuxième position concernant ce facteur depuis le début des observations.  Une vague de chaleur officielle a été déclarée. C’est-à-dire une température d’au moins 25,0°C durant minimum 5 jours consécutifs parmi lesquels le seuil des 30,0°C est atteint durant au moins 3 jours.

Durant la majeure partie de l’automne, la température moyenne a été supérieure à la normale. Le mois d’octobre a particulièrement été chaud. Au final, l’automne 2022 a été très nettement plus chaud que la normale, ce qui le conduit à la troisième position des automnes les plus chaud depuis le début des observations.

Positionnement de la température moyenne mensuelle et des précipitations observées en 2022 par rapport aux années antérieures

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A l’inverse de 2021, l’année 2022 est une année sèche

En 2022, un total de seulement 701,4 mm de précipitations est tombé à Uccle (normale : 837.1 mm). Cette quantité annuelle est tombée sur 149 jours (normale : 189,8 jours). L’année 2022 est ainsi devenue la quatrième année la plus sèche de la période de référence actuelle. Le mois de mars et de juillet ont battu les records de sécheresse mais également l’ensemble de l’été.

- Un printemps et un été très secs et un automne dans la normalité

L’hiver fut marqué par plus de précipitations que la normale (259,0 mm, normale : 228,6 mm) malgré une année globalement sèche. Au total, 15 jours d’orage ont frappé la Belgique durant l’hiver en 2022.

Au printemps, il n’est tombé que 2,2 mm de précipitations à Uccle, c’est un nouveau record absolu.  Etant donné un mois de mai plus humide, l’ensemble du printemps a finalement été moins sec que ce qu’on aurait pu avoir avec 108,8 mm de précipitation (normale : 165,6 mm). 15 jours d’orage ont été enregistrés dans le pays durant le printemps, ce qui est relativement faible.

L’été, malgré un mois de juin légèrement plus humide que la moyenne, a été le plus sec de la période de référence. Il est tombé plus de deux fois moins de précipitations que la moyenne estivale. Les faibles précipitations de la période de juillet-août constituent un record absolu (23,0mm, normale : 163.4 mm). L’été 2022 n’a enregistré que 29 jours d’orage soit 10 jours de moins que la normale.  

Les précipitations en automne sont dans la normale malgré un mois de septembre très pluvieux (la moitié des précipitations de la saison). Au total 26 jours d’orage ont eu lieux dont 15 durant le mois de septembre.

Précipitations mensuelles moyennes de 2022 à Uccle en comparaison avec les valeurs extrêmes observées depuis 1991

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Nombre de jours de précipitation par mois en 2022 à Uccle en comparaison avec les valeurs extrêmes observées depuis 1991

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Contrairement à 2021, 2022 fut très ensoleillé

Au total, le soleil a brillé 1974h 08min l’année dernière (normale : 1221h 47min). En raison de problèmes avec les instruments de l’IRM durant l’été, ce chiffre est cependant probablement sous-estimé. Cela en fait la deuxième année la plus ensoleillée. Les mois de janvier, septembre et décembre ont été les seuls à être moins ensoleillés que la normale.

Avec un soleil qui a brillé pendant 227h 14 min à Uccle (normal : 125h 45min), le mois de mars a pulvérisé le record absolu de 1931 (213h 49min). Il s’agit d’un record à plusieurs titres. Par exemple, le mois de mars a également été plus ensoleillé que ce qui s’observe durant les mois d’été (192 à 204h) et cela malgré des périodes d’ensoleillement plus courtes (12h contre 14-17h en été).

L’été dans son ensemble a été de loin le plus ensoleillé de la période de référence actuelle avec 780h 00min (normale : 594h56min) et cela se traduit également par très peu de jours de ciel couvert (45 jours vs 69,9 jours en moyenne).

Durée d’insolation en heures par mois en 2022 à Uccle en comparaison avec les valeurs extrêmes depuis 1991

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L’année 2022 est à nouveau marqué par un bilan mitigé selon le type de culture

Les céréales d’hiver et de printemps ont montré de bien meilleurs rendements en 2022 qu’en 2021. La période de végétation des céréales ainsi que la récolte se sont très bien déroulés grâce à des conditions de croissances optimales. Les rendements de céréales d’hiver ont été supérieurs à la normale (+15 % en moyenne pour le froment et +3 % pour l’orge). L’augmentation du rendement des céréales de printemps a été moins prononcée.

Pour le maïs, a contrario des autres céréales, il a fait bien trop sec. Il en découle une chute de rendement de l’ordre de 20 % pour le maïs grain et de 10 % pour le maïs fourrager.

L’été a également été trop sec pour les pommes de terre, qui ont connu une baisse de rendement de près de 10 %.

La betterave sucrière ayant besoin de moins d’eau que le maïs et les pommes de terre a pu mieux profiter des conditions climatiques sèches. Les rendements ont progressé de 8 % par rapport à 2021.

En colza, les rendements ont été globalement plus favorables que l’année précédente.

Le gros point négatif au niveau des rendements concerne les prairies. Si les conditions du printemps ont permis de réaliser une bonne première coupe, la sécheresse sévère qui a suivi a fortement impacté la repousse de l’herbe. L’ensemble du territoire wallon a été concerné et face à l’ampleur des dégâts, le Gouvernement wallon a reconnu la calamité agricole. Les prairies, qu’elles soient permanentes ou temporaires, ont été concernées par cette reconnaissance.