Cette fiche examine les troupeaux de bovins élevés à des fins de production de viande : leurs effectifs total et moyen et le nombre de détenteurs ainsi que leur évolution observée dans le temps, selon les différentes orientations technicoéconomiques [OTE] et la répartition géographique. Par convention, seuls les troupeaux d’au moins 5 vaches viandeuses sont pris en considération dans le cadre de cette analyse.
Le cheptel moyen de vaches viandeuses au sein des exploitations détentrices a doublé en trente ans grâce aux effets combinés de l’augmentation du nombre de vaches et de la réduction du nombre de détenteurs. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les régions spécialisées en élevage de bovins viandeux. En 2023, le cheptel moyen est de 47 vaches viandeuses par exploitation. Le nombre d’exploitations de 75 vaches et plus progresse rapidement dans le paysage, tout en restant minoritaire.
Bien que, pendant vingt ans, le cheptel bovin viandeux wallon ait progressé, il subit depuis une tendance inverse, surtout dans les régions qui sont orientées vers cette production
En 2023, les vaches viandeuses représentent 220 271 animaux soit 22 % du cheptel bovin wallon.
Contrairement aux vaches laitières, le nombre de vaches viandeuses a progressé de 8 % depuis 1990. Cette tendance, variable dans le temps, est tributaire d’aléas sanitaires et/ou de changements de politique. On peut ainsi évoquer : la réforme de la Politique agricole commune [PAC] de 1992 engendrant une augmentation du nombre de vaches viandeuses jusqu'à son apogée en 2001 (± 343 000 têtes). De plus, les différentes crises sanitaires du début des années 2000 (Dioxine, ESB) , les réformes de la PAC et la plus faible rentabilité du secteur ont entrainé une diminution du cheptel qui se poursuit encore aujourd'hui.
- Depuis trois décennies, trois-quarts des vaches viandeuses sont élevées en exploitation spécialisée en élevage de bovins viandeux
L’analyse selon l’orientation technico-économique [OTE] est réalisée uniquement pour les exploitations dites professionnelles. En 2023, seules 1 000 vaches allaitantes ne sont pas détenues au sein de ces exploitations.
Les trois-quarts des vaches viandeuses sont détenues par des élevages spécialisés en bovins viandeux (52 %) et ceux combinant bovins laitiers et viandeux (21 %). En 1990 déjà, les élevages spécialisés en bovins viandeux détenaient la majorité des vaches (44 %) tandis que les élevages combinant bovins laitiers et viandeux ne totalisaient que 16 % de l’effectif wallon. Depuis 2014, le nombre de vaches viandeuses dans les exploitations spécialisées en bovins viandeux à une tendance à l’augmentation alors que le phénomène inverse est observé pour les autres types d’exploitations.
- Les exploitations ardennaises détiennent 29 % du cheptel allaitant wallon
Le nombre de vaches viandeuses est réparti de manière hétérogène entre les régions agricoles. En 2023, 56 % des exploitations ardennaises sont spécialisées en bovins viandeux et détiennent 29 % du cheptel wallon. Avec un quart des vaches viandeuses, la région limoneuse vient en deuxième position. Depuis 1990, la région limoneuse a connu une augmentation de 29 % du nombre de vaches viandeuses tandis que l’Ardenne a perdu 18 % de son cheptel total.
En 2023, la province de Luxembourg détient le plus grand nombre de vaches viandeuses, avec 38 % du total wallon. La province de Namur et le Hainaut viennent en deuxième position, avec chacune un cinquième du cheptel wallon. Depuis 1990, la province de Luxembourg a perdu 11 % de ses vaches viandeuses. Ceci a notamment pour origine le succès nettement plus important qu’ailleurs du mode de production biologique avec en corollaire une extensification des pratiques. En revanche, la plus grande progression est observée dans la province de Hainaut.
La majorité des vaches viandeuses belges se trouve en Wallonie, la Flandre rassemblant 38 % de ces dernières. L’évolution des deux régions suit la même tendance. Cependant, en trois décennies, la progression du nombre de vaches viandeuses a été plus marquée en Flandre (+29 %).
La Wallonie a perdu 443 % de ses détenteurs de vaches viandeuses depuis 1990, principalement dans les régions spécialisées en élevage de bovins viandeux
En 2023, 4 729 agriculteurs (38 % des exploitations wallonnes) détiennent au moins 5 vaches viandeuses. Il y a trois décennies, ce pourcentage étant moins important (29 %), la Wallonie perd ainsi 44 % de ces détenteurs.
Différents éléments peuvent expliquer ce phénomène tels que les crises (dioxine, ESB), les réformes de la PAC ou encore des périodes de surproduction. Par ailleurs, le nombre total d’agriculteurs n’a cessé de diminuer et cela se reflète sur le nombre de détenteurs de vaches viandeuses, la production de viande étant un secteur important en Wallonie.
- Les détenteurs de bovins viandeux sont majoritairement concentrés sur deux orientations technico-économiques
Les exploitations dites professionnelles regroupent 98 % des détenteurs d’au moins 5 vaches viandeuses. En 2023, 46 % des détenteurs gèrent une exploitation spécialisée en bovins viandeux. Les exploitations combinant des bovins laitiers et viandeux et celles ayant des cultures et de bovins regroupent chacune, un cinquième des détenteurs de bovins viandeux.
En 1990, la proportion était relativement proche quelle que soit la spécialisation de l’exploitation : 28 % pour les spécialisés en bovins viandeux,17 % pour celles combinant les bovins laitiers et viandeux et 21 % pour celles ayant des cultures et des bovins.
- Les régions spécialisées dans l’élevage de bovins viandeux perdent le plus de détenteurs
En 2023, la région limoneuse et l’Ardenne totalisent ensemble la moitié des détenteurs de vaches viandeuses wallons. En trois décennies, l’Ardenne a perdu plus de la moitié (58 %) de ses détenteurs, la région limoneuse, plus d'un quart (29 %).
Au niveau provincial, les provinces de Luxembourg et de Hainaut dominent, avec respectivement 30 et 28 % des détenteurs. Il y a trois décennies, avec pratiquement quatre détenteurs sur dix, la province de Luxembourg dominait le paysage wallon, mais depuis elle a perdu plus de la moitié de ses détenteurs.
En 2023, les détenteurs de bovins viandeux sont répartis à parts presque égales entre la Flandre et la Wallonie. Depuis le début des années '90, le nombre de détenteurs diminue dans les deux régions, mais de façon un peu moins prononcée en Flandre (- 37 %) qu’en Wallonie (- 44 %).
Le nombre moyen de vaches viandeuses par exploitation a doublé en trois décennies, principalement dans les fermes spécialisées en élevage de bovins viandeux
En 2023, le cheptel moyen par exploitation est de 47 vaches viandeuses en Wallonie. Ce chiffre a doublé en trois décennies, résultant de l’effet combiné d’une progression de 8 % du troupeau et d’une régression d’environ 44 % des détenteurs.
- La taille du cheptel moyen et son évolution au cours du temps sont très variables selon l’orientation technico-économique
Dans les exploitations dites professionnelles, l’effectif moyen de vaches viandeuses par exploitation, en 2023, est de 47 vaches, ce chiffre variant fortement selon l’orientation technico-économique [OTE]. Dans les exploitations spécialisées en bovins viandeux ou combinant bovins laitiers et viandeux, le nombre moyen de vaches viandeuses dépasse les 50 têtes par exploitation. Ce nombre reste appréciable dans les exploitations combinant cultures et bovins (43 vaches).
Le nombre moyen de vaches n’a pas toujours évolué de la même manière selon le type d’OTE. Par exemple, les exploitations spécialisées en bovins viandeux avaient déjà un troupeau moyen important en 1990 (47 vaches viandeuses), celui-ci n’a augmenté que de 16 %. A l’opposé, les exploitations combinant les bovins laitiers et viandeux dont le cheptel moyen (26 vaches viandeuses par exploitation en 1990) a progressé de 85 % en trois décennies.
- Les régions traditionnellement orientées vers l'élevage de bovins viandeux ont connu la plus forte progression du cheptel moyen en trente ans
En 2023, la région limoneuse, où les exploitations spécialisées en grandes cultures sont très importantes, regroupe 28 % des détenteurs wallons de vaches viandeuses et 23 % des vaches viandeuses. Mais, le cheptel moyen par exploitation est faible (38 têtes par exploitation). A l’inverse, l’Ardenne dispose du cheptel moyen le plus important (59 vaches viandeuses par exploitation).
En ce qui concerne les provinces, celles de Luxembourg et de Namur présentent le cheptel moyen le plus élevé, avec plus de 50 vaches viandeuses par exploitation, soit un doublement du cheptel moyen depuis 1990.
Avec 32 vaches viandeuses en moyenne par exploitation, la Flandre se caractérise par des élevages de taille plus restreinte qu’en Wallonie. Depuis 1990, le nombre moyen de vaches viandeuses par exploitation a été multiplié par deux tout en restant en deçà du cheptel moyen wallon.
En trois décennies, le nombre de détenteurs de troupeaux de plus de 75 vaches viandeuses a été multiplié par 3,5
En 2023, 40 % des détenteurs de vaches viandeuses élèvent entre 5 et 25 vaches viandeuses, constituant 12 % du cheptel wallon. Ce groupe est en recul par rapport à 1990 où il représentait deux tiers des détenteurs wallons.
Les exploitations de plus de 75 vaches viandeuses (19 % des détenteurs) détiennent la moitié des vaches viandeuses wallonnes. Il y a trois décennies, ces détenteurs étaient très peu nombreux (± 250, soit 2 % des détenteurs wallons).
Dans les exploitations spécialisées en élevage de bovins viandeux, le travail d’astreinte par UT varie de 2 à 5 heures par jour selon la taille du troupeau
La notion d’unité de travail [UT] est le reflet du nombre d’équivalents temps plein travaillant en agriculture. Les données relatives aux UT ne sont disponibles que lors des enquêtes de structure, c’est-à-dire les années 0 - 3 ou 6. De ce fait, cette partie ne pourra être mise à jour qu’en 2023.
En Wallonie, un référentiel en termes de temps de travail dans les élevages de bovins allaitants a été élaboré par le Centre wallon de recherches agronomiques [CRA-W] (projet OTEL 2). Selon ce projet, l’atelier de bovins viandeux nécessite ± 13 h/UGB/an de travail d’astreinte, ce temps varie selon différents critères, dont la taille du troupeau (de 15h30 à 10h15). A cela, doivent encore s’ajouter le travail lié aux activités saisonnières, à la gestion des autres activités de l’exploitation et le travail administratif.
La pression du travail est moins forte dans les élevages de bovins viandeux comparativement aux élevages de bovins laitiers où le travail d’astreinte atteint 35 h/UGB/an.
Plus la dimension de l’exploitation est importante, plus le nombre de bovins par UT est important. Des économies d’échelle, des équipements ou bâtiments plus fonctionnels, peuvent, entre autres, expliquer cette augmentation de l’efficacité du travail. Cependant, on constate une augmentation de la durée du travail d’astreinte par UT avec l’accroissement de la taille du troupeau. En 2020, cette durée passe de +/- 2 heures par UT pour les petits troupeaux à plus ou moins 5 heures pour le troupeau de plus grande dimension.