Cette fiche aborde la situation météorologique de notre pays en termes de températures, de précipitations et d’ensoleillement à partir des paramètres observés à Uccle, station météorologique de référence de l’Institut Royal Météorologique (IRM). Elle aborde également l’impact de cette météo sur nos productions agricoles.

L’année 2023 a été une année exceptionnellement chaude et humide. C’est la 3ème année la plus chaude et la 4ème plus humide depuis le début des observations en 1833. La moyenne annuelle de température a été de 12,1°C (normale : 11,0°C) et à l'exception des mois d'avril, juillet et août, les températures moyennes mensuelles ont dépassé leurs normales respectives. En juin et septembre, de nouveaux records mensuels absolus ont été atteints. L’année 2023, 1 011,4 mm de précipitations sont tombées à Uccle (normale : 837,1 mm). Les mois de mars, juillet et novembre ont été particulièrement humides avec des précipitations bien au-dessus de leurs normales respectives. Cette année a également été légèrement plus ensoleillée que la moyenne avec 1 610 heures et 19 minutes d'ensoleillement (normale : 1 603 heures et 40 minutes).

Au niveau des cultures, les pluies du printemps ont perturbé et retardé l’implantation des cultures de printemps. Toutefois, même si l’ensoleillement de l’été a favorisé la croissance des céréales, le rendement en froment est inférieur à la moyenne des 10 dernières années.  Les betteraves sucrières, malgré un rendement à l’hectare relativement correct, se caractérisent par un taux de sucre très faible et des conditions d’arrachage très complexes qui qualifient cette année 2023 d’exceptionnellement difficile.  Ces conditions d’arrachages ont également concerné les chicorées et le pommes de terre. Ces dernières, malgré des conditions d’implantation et de récolte très humides, ont profité de mois d’août et septembre favorables pour donner des rendements légèrement supérieurs aux moyennes pluriannuelles.

 

Positionnement de la température moyenne et des précipitations observées en 2023 par rapport aux années antérieures

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2023 est la 3ème année la plus chaude et la 4ème plus humide depuis le début des observations

En 2023, la température moyenne à Uccle était de 12,1°C (normale : 11,0°C). Depuis le début des observations en 1833, c'est la troisième fois que la température annuelle dépasse les 12°C, plaçant 2023 en troisième position des années les plus chaudes, derrière les records de 2020 et 2022 (12,2°C).

À l'exception des mois d'avril, juillet et août, les températures moyennes mensuelles ont dépassé leurs normales respectives. En juin et septembre, de nouveaux records mensuels absolus ont été atteints.

2023 est marqué par :

  • Le mois de juin qui a été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré depuis le début des observations en 1833, avec une température moyenne dépassant pour la première fois les 20°C, atteignant 20,3°C.
  • La température minimale la plus basse de l'été enregistrée le 7 août à Uccle. Avec une valeur de 10,1°C (normale : 6,8°C), elle surpasse le précédent record de 9,3°C en 2021. Il s'agit de la température minimale absolue la plus élevée depuis le début des observations en 1892, et c'est également la première fois que la température n'est pas descendue en dessous de 10°C pendant l’été.
  • la température moyenne de septembre qui a atteint 18,8°C, faisant de ce mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis le début des observations en 1833.

- Un printemps doux, un hiver et un été chaud et un automne très chaud, par rapport aux normales respectives

Dans son ensemble l’hiver fut plus chaud que la normale (5,0°C, normale : 4,1°C). Le début de l’hiver a été marqué par une longue période de gel et a été suivi par une période plus chaude en janvier et février. On a connu un record absolu de température (depuis 1892) pour un mois de janvier lors du premier jour de 2023 avec une température qui a atteint 15,2°C.

Tout au long du printemps, des phases de froid et de chaleur se sont succédé. Ainsi, les températures moyennes sont restées proches des normales saisonnières. En fin de compte, le printemps a été légèrement plus frais que la moyenne, avec 10,2°C contre une normale de 10,5°C.

L'été dans son ensemble a été plus chaud que la moyenne, avec une température de 18,9°C contre une normale de 17,9°C. Le mois de juin 2023 a été de loin le mois de juin le plus chaud jamais enregistré depuis le début des observations en 1833. Il a été suivi pour les deux mois d'été suivants par des températures moyennes légèrement en dessous de la normale.

L’automne a connu des températures bien plus importantes que la moyenne : 13,4°C contre une valeur normale de 11,2°C (2ème automne le plus chaud depuis le début des observations en 1833). C’est aussi la 1ère fois que mois de septembre a fait face à une vague de chaleur (lorsque les maximales maximas à Uccle atteignent au moins 25,0°C durant au moins 5 jours consécutifs parmi lesquels le seuil des 30,0°C est atteint durant au moins trois jours). En octobre et novembre, les températures moyennes mensuelles ont baissé et se sont rapprochées de leurs normales respectives.

Positionnement de la température moyenne mensuelle et des précipitations observées en 2023 par rapport aux années antérieures

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A l’inverse de 2022, l’année 2023 est une année humide

En 2023, l’IRM d’Uccle a enregistré un total de 1 011,4  mm de précipitations (normale : 837,1  mm), réparties sur 207  jours (normale : 189,8  jours). Avec cette quantité, 2023 se classe en quatrième position des années les plus humides, après 2001 (1 088,5  mm), 2002 (1 077,8  mm) et 2021 (1 038,8  mm).

Les mois de mars, juillet et novembre ont été particulièrement humides. Tant en quantité de précipitations qu’en nombre de jours de précipitation. Dans les deux graphiques, les valeurs se rapprochent ou dépassent les valeurs extrêmes.

- Un hiver sec, un été humide, un printemps et un automne très humide, par rapport aux normales respectives

L’hiver, les précipitations moyennes régionales ont partout été inférieures à la normale (214,9 mm, normale 228,6 mm). Seulement 7 jours d’orage ont été enregistré sur l’ensemble du pays, c’est le troisième chiffre le plus bas pour la période de référence actuelle.

Le printemps a été beaucoup plus humide que la normale, à Uccle, 241,6 mm de pluie sont tombés (normale : 165,6 mm). Seule l'année 2001 a enregistré plus de précipitations au cours de la période de référence actuelle, avec 276,6 mm Un total de 25 jours d’orage a été enregistré sur l’ensemble du territoire (normale :24,8 jours).

Sur l’ensemble de l’été, les précipitations à Uccle se sont situées au-dessus de la moyenne (279,5 mm, normale : 234,2 mm). Le mois de juin a été plus sec que la normale et a été suivi par deux mois avec de fortes précipitations. Au total, l’été a compté 43 jours d’orage (normale : 39,2 jours).

En automne, les précipitations ont été supérieures à la moyenne avec 283,7 mm (normale : 209,3 mm). Au total, 20 jours d’orage ont été recensés (normale : 17,8 jours).

Précipitations mensuelles moyennes de 2023 à Uccle en comparaison avec les valeurs extrêmes observées depuis 1991

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Nombre de jours de précipitation par mois en 2023 à Uccle en comparaison avec les valeurs extrêmes observées depuis 1991

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2023, une année d’ensoleillement dans la moyenne

En 2023, Uccle a enregistré un total de 1 610 heures et 19 minutes d'ensoleillement, soit une durée équivalente à la normale (1 603 heures et 40 minutes). Cependant, la variation mensuelle est différente avec quatre mois (février, mai, juin et septembre) dépassant leur moyenne d'ensoleillement habituelle et  les autres mois étant en dessous de la normal.

Juin a été particulièrement ensoleillé, devenant le mois de juin le plus ensoleillé depuis le début des observations en 1887, avec 307 heures et 50 minutes de soleil à Uccle, surpassant le précédent record datant de 1976 qui était de 302 heures et 17 minutes.

Durée d’insolation en heures par mois en 2023 à Uccle en comparaison avec les valeurs extrêmes depuis 1991

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L’année 2023 est à nouveau marqué par un bilan mitigé selon le type de culture

Grâce aux conditions climatiques favorables de l'automne 2022, davantage de céréales d'hiver ont été semées. La baisse du rendement a été moins prononcée que pour les céréales de printemps, ce qui a entraîné une augmentation des productions de ces céréales en 2023 par rapport à 2022. Cependant, les fréquentes précipitations en été préjudiciables à la récolte des froments d’hiver. Les récoltes tardives ont eu pour conséquence des pertes en rendements et en qualité par rapport à 2022.

En raison des mauvaises conditions climatiques du printemps, la plupart des céréales de printemps ont été semées tardivement, et en moins grandes quantités. En outre, les températures relativement basses ont également ralenti le démarrage de la saison, ce qui a encore aggravé le retard de croissance. Pendant les mois d'été, la croissance a été favorisée par les nombreuses heures d'ensoleillement, mais la pluie de fin juillet arrivée tardivement n’a pas été bénéfique au niveau du rendement.

Les semis de maïs ont été moins importants au printemps, mais les pluies de fin juillet et de début août ainsi que le beau temps en septembre ont permis d'obtenir un bon rendement. Toutefois, l'augmentation du rendement n'a pas été suffisante pour entraîner une hausse de la production.

En colza d’hiver, la récolte a été très hétérogène avec des rendements inférieurs aux attentes sans être pour autant mauvais. La campagne 2023 a connu d’importants contrastes avec des conditions météorologiques fluctuantes : un sol sec à l’implantation, un printemps froid et humide et des conditions sèches puis pluvieuses à la récolte.  Le mois de juin très chaud et ensoleillé, avec néanmoins quelques jours de pluie, a accéléré la maturité des grains. Les premières récoltes ont eu lieu en tout début juillet puis une majorité de la récolte s’est déroulée vers le 20 juillet avant d’être interrompue par les pluies pendant près de 3 semaines. Cette interruption a entrainé une verse parfois importante, ce qui a augmenté l’hétérogénéité des rendements.

Au niveau des pommes de terre, pour lesquelles la plantation a été fortement perturbée et retardée en 2023 au regard des précipitations du printemps et malgré un mois de juin difficile, les variétés de conservation ont connu une forte croissance à partir de fin juillet. Grâce à des pluies régulières et à des températures modérées, le feuillage est resté longtemps actif. Les défanages ayant souvent été reportés d’une voire deux semaines, la croissance des tubercules s’est poursuivie tardivement et les rendements finaux dépassent les moyennes pluriannuelles. Les rendements bruts moyens vont de 43 t/ha pour la Bintje à 55 t/ha pour la Challenger. La météo d’août et septembre a donc clairement réparé ce qu’elle avait mis en péril en juin et juillet.

En betterave sucrière, la saison 2023-2024 s’est caractérisée par une richesse anormalement basse. Il faut remonter à 1992 pour retrouver une richesse aussi faible. La campagne betteravière a débuté au printemps avec des pluies continues en mars-avril qui ont retardé les semis de 3 à 5 semaines par rapport à l’année précédente. Après un été très humide, les mois de septembre et octobre ont apporté un temps exceptionnellement chaud, favorable à la croissance des racines mais pas à la formation du sucre. Les pluies toujours fréquentes suivi d’une offensive hivernale avec des gelées ont rendu l’arrachage, la gestion des tas et le transport extrêmement difficiles. La campagne d’arrachage 2023 est qualifiée par les planteurs comme la pire qu’ils n’aient jamais connue. Au niveau rendement, la moyenne est légèrement supérieure à 90 t/ha avec une richesse proche des 16 %, ce qui est très faible.